Quelle thérapie choisir pour les TOC ?
Aujourd'hui, on parle essentiellement de TOC pour évoquer ce qu'on appelait il y a encore 40 ans, « Névrose obsessionnelle ». Les TOC correspondent à une affection psychologique caractérisée par l'apparition très gênante de pensées obsédantes, d'images, ou d'impulsions intrusives s'imposant au sujet.
L'envahissement des idées
Dans ces troubles morbides, l'obsession tient le rôle principal, mais derrière celui-ci un aspect compulsif peut également se manifester. Les compulsions sont des comportements répétitifs et stéréotypés que le sujet ne peut s’empêcher de produire, même s’il les trouve absurdes. L'homme ou la femme réalise ces rituels afin de réduire l'angoisse générée par ces pensées. (lavage répété des mains, vérification incessante de la fermeture des portes...),
Les troubles obsessionnels peuvent revêtir trois formes différentes:
- les obsessions idéatives : des pensées ou des images s'imposent à l'esprit de la personne.
- les obsessions impulsives : domine alors la crainte chez le sujet de commettre un acte agressif ou, par exemple, d'avoir un comportement ridicule.
- -les obsessions phobiques: Ces obsessions concernent souvent les maladies (cancer, sida..), la contagion par des microbes, la saleté. Elles entraînent de nombreux rites de lavage et de vérification.
2 à 3% de la population souffrent de TOC
Les troubles obsessionnels compulsifs plongent bien souvent les malades dans une lutte incessante qui a le dont d'épuiser les combattants de cette guerre absurde. 2 à 3 % de la population française serait atteints de TOC. Certaines personnes parviennent à poursuivre leur activité professionnelle, malgré un tableau de dépression majeure, d'autres, trop sévèrement handicapées par leurs symptômes, ont réduit considérablement leur vie sociale et professionnelle.
L'origine du trouble et les possibles solutions thérapeutiques :
Plusieurs modèles proposent des hypothèses différentes au sujet de l'origine des TOC.
Psychothérapie analytique
Selon la psychanalyse, l'obsession serait un mécanisme inconscient de défense mis en place contre l'angoisse. Le trouble dont l'origine serait daté à l'enfance, pourrait s'atténuer avec une thérapie à visée analytique qui sera forcément longue, mais qui aura le mérite de traiter les symptômes à leur origine supposée. Un psychologue clinicien peut, comme un psychanalyste, prendre en charge le patient obsessionnel.
La thérapie comportementale et cognitive (TCC)
La TCC est à l'opposée de la notion de conscient/inconscient. Cette forme de thérapie permettrait aux malades de prendre conscience de leurs schémas mentaux, et les aiderait à surmonter leur anxiété en les exposant à leurs peurs.
L'aide des antidépresseurs
Face à cette pathologie, le recours aux antidépresseurs de type « inhibiteurs de la recapture de la sérotonine » (qui ont prouvé leur efficacité sur la symptomatologie) peuvent être une précieuse aide, parallèlement à une prise en charge psychothérapeutique.
Patrice Le Meur, psychologue